Prendre soin de son bien-être mental

Par lundi 13 janvier 2020 4603

Dans mon dernier article, je partageais avec vous quelques méthodes testées et faciles à utiliser pour répondre aux remarques racistes de tous les jours.

Je dois avouer, c’est marrant 2 minutes de balancer des vannes sarcastiques et d’envoyer des bisous aériens à des inconnus. Mais à la longue, c’est quand même dur sur le mental. Combien de bisous aériens doit-on envoyer avant que les choses ne changent pour de vrai, et qu’on nous lâche les basques ?

En tant que musulmane visible en Suisse, je peux vous garantir que ces expériences m’ont forgé un caractère bien trempé, et une tolérance zéro au « bullshit ». Plus le temps avance, et moins j’ai de patience pour les remarques à deux sous, qu’elles viennent de personnes bien intentionnées ou non.

 

Par contre, et comme beaucoup d’autres en Suisse comme ailleurs, les demandes de justifications constantes, le sentiment d’être au cœur de campagnes politiques sans avoir rien demandé à personne, ça finit par fatiguer même les plus hardents d’entre nous.

En écrivant ma série pour PositivIslam, j’ai réalisé que le sujet du bien-être psychologique n’est pas vraiment traité en lien direct avec le racisme, ou encore la radicalisation. Ou quand on approche le sujet, c’est à coup de « il s’est radicalisé car il n’avait pas d’emploi », ou une autre tournure du genre.

L’importance de l’aspect psychologique commence bien avant d’en apercevoir les conséquences physiques. A l’heure d’aujourd’hui, surtout pour notre génération, il est difficile de ne pas sentir une certaine pression quant à nos identités multiples ou notre place dans la société. Ca l’est d’autant plus que, pour les jeunes musulmans vivants en Suisse, ou en Europe en général, nous sommes souvent tiraillés entre deux cultures, pas assez l’un ou l’autre.

La première étape est de reconnaître le déséquilibre et de reconnaître que les choses ne sont pas comme on les aurait souhaitées. D’abord à soi-même, puis aux personnes autour de nous. Apprendre à dire « non » quand il y a trop de pression. Être un peu égoiste avec son bien-être. Taper du poing sur la table avec les personnes qui dépassent certaines limites.

 

Dans mon prochain article, je partage avec vous les moyens que j’utilise pour prendre soin de ma petite tête. 

 

Cœur sur vous.

O.

 

 

O.

L’insouciance, voici ce qui me rend nostalgique lorsque je repense à mon enfance. Il était si facile de se faire des amis, il n’y avait aucun code, aucune "cérémonie" à respecter, juste un "tu veux jouer avec nous ?" ou un "je peux jouer ?". Rien n’était compliqué, tout était simple : j’aime ou je n’aime pas. Pas d’entre deux et pas de zones d’ombres. Il était facile de cerner les situations, sans user de la langue de bois. Tout était si simple. Si je pouvais retourner en arrière, je souhaiterais revivre cette période où je parlais mon propre langage : une langue inventée avec mes sœurs, qui n’avait aucun sens mais qui nous faisais sentir spéciales. Donc aujourd’hui, du haut de mes 25 ans, je rêverais de retourner à cette époque où mon insouciance me permettait de vivre de grandes aventures et où mon imagination vagabondait sans retenue. Le temps d’une conversation, je reparlerais cette langue farfelue et vivrais cet instant sans me soucier de ce qui se passe autour de moi, pour revivre simplement, dans le bonheur.

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